INFOCIMA Nº 22 – OCTOBRE 2022
Sourire du mois
ISAAC ROCA, 14 ans
Je suis arrivé à CIMA en mars 2022, quand tout me semblait étrange. Je me sentais seul et bizarre (il s’avère que je me suis toujours senti bizarre) ; la première personne que j’ai rencontrée était le professeur d’initiation technique : Felipe Quispe, par la suite, mon tuteur Miguel Fiestas est venu me rencontrer. Quand je suis entré dans le pavillon C-3 (San José) j’ai rencontré ceux qui seraient mes nouveaux compagnons et frères. C’est à partir de ce moment que ma vie et mon comportement ont changé. Grâce à CIMA je peux me sentir aimé. CIMA, tu me comprends et tu m’aides et moi je t’aime Infiniment avec un sentiment que je n’avais jamais connu auparavant, Merci pour les beaux matins que tu me donnes, avec mes nouveaux frères. Ah ! Croyez-le ou non, vous êtes mon endroit préféré où je peux me sentir heureux. Quand j’étais perdu dans la rue, je ne me souciais de rien. J’ai volé à plusieurs reprises et j’ai commencé à me droguer. En réalité, pour moi rien n’avait de sens ; je me toujours seul. Souvent je me sentais rejeté. Ma famille me détestait (je pense qu’ils me détestent toujours… et c’est vrai). Je voulais changer mais je ne le pouvais pas ; quelque chose me retenait. On m’a emmené chez le psychologue de l’hôpital Hermilio Valdizán ( pour traitements psychiatriques). Rien ne changeait dans ma vie, tout allait de mal en pis. La haine de ma famille ne cessait de croître, alors j’ai décidé un jour de me suicider. Plus rien n’avait d’importance pour moi à ce moment-là. Alors que j’étais sur le point de me tuer, une amie m’a trouvé et m’a sauvé (disons de cette mort et de cette solitude). Elle m’a parlé de CIMA, où son cousin avait aussi changé sa vie. Je ne comprends toujours pas comment elle m’a convaincu, mais je la remercie parce qu’ici à CIMA je peux m’exprimer et apprendre. Bonjour à tous.
Ateliers et activités diverses
Entretien du biodigesteur
A CIMA, nous avons un biodigesteur qui produit du biogaz et du biol. Merci à l’ingénieur Elvis Flores de l’UNALM pour la gestion et la mise en marche du biodigesteur. Un biodigesteur est un récipient hermétiquement fermé contenant des déchets organiques d’origine végétale ou animale. Un groupe de micro-organismes présents dans les déchets organiques produit une réaction connue sous le nom de fermentation anaérobique, à partir de laquelle de l’énergie peut être obtenue. Le biogaz est une alternative énergétique renouvelable, durable et abordable. Il est utilisé comme combustible dans la cuisine pour la préparation des aliments. Le biol est un engrais naturel qui améliore beaucoup le rendement des cultures. Nous l’utilisons pour la culture des légumes. L’alimentation du biodigesteur est effectuée quotidiennement et consiste en un mélange d’eau et de fumier provenant des animaux de notre ferme. Cette activité est réalisée par le professeur Sebastian Franco avec l’aide de nos enfants.
Temoignage d’un EX CIMA
Je m’appelle Erick Jesús Pachas Sanjinez. J’ai 26 ans et je suis père d’une magnifique fillette qui aura bientôt 8 ans ! Je vais vous raconter un peu de mon histoire au foyer CIMA. Avant d’arriver à CIMA, ma vie n’était pas rose. A l’époque, ma mère tout comme des millions de péruviens, n’avait pas suffisamment de nourriture pour nous alimenter. Pour obtenir un kilo de riz nous devions faire de longues files d’attente au marché. Pendant que notre mère sortait pour nous procurer de manger, mon frère et moi nous nous échappions et nous allions laver des voitures sur l’avenue La Molina. Tous les jours, nous revenions très tard à la maison et chaque fois nous recevions une bonne raclée. On rapportait toujours un peu d’argent. Un après-midi, une jolie dame est arrivée chez nous. Elle a proposé à notre mère de nous amener à CIMA. Mon frère et moi avons accepté. C’était dimanche quand nous sommes arrivés à CIMA ; j’avais 6 ans et mon frère 9. Nous avons décidé de rester. Nous sommes demeurés à CIMA durant 6 ans et demi. Qu’est-ce que j’ai aimé et qu’est-ce que j’ai appris pendant ces années ? J’ai fait mes études primaires à l’école Guillermo Wagner et mon secondaire à l’école de Huarangal. Quand nous revenions de l’école, nous participions aux ateliers et faisions nos devoirs. Nous avons appris beaucoup de choses dans les ateliers, à commencer par la ferme. On nous enseignait comment cultiver la terre : semer, arroser et enlever les mauvaises herbes. A l’atelier de peinture on apprenait le dessin et la peinture sur toile. La professeure confectionnait des sacs à main, sacs à dos, portefeuilles, etc. et nous réalisions la partie artistique. Je participais aussi aux autres ateliers : informatique, menuiserie, initiation technique, artisanat. Nous avions aussi accès à la bibliothèque et à la salle d’études pour faire nos devoirs scolaires. J’étais davantage impliqué dans l’atelier de musique. J’ai appris la percussion acoustique et électronique. Pendant toutes ces années j’ai fait partie des groupes musicaux Wayra Marka et Kusy Marka. Nous avons donné de nombreux concerts où nous avons fait la promotion de nos disques. C’étaient des moments très particuliers pour moi, j’ai vécu de belles expériences durant mon séjour à CIMA. Merci pour tout ce que j’ai appris. A présent, je suis disc-jockey dans différentes discothèques du pays. Je suis aussi technicien en gestion de production industrielle. Je suis diplômé de l’Institut Tecsup où j’ai étudié dans les années 2017 – 2019, grâce à la bourse 18 de Pronabec. J’ai travaillé dans les sociétés BACKUS et PEPSI. J’étudie présentement la carrière de réseaux et sécurité informatique à l’institut SISE. Si je peux donner un conseil aux jeunes qui sont actuellement à CIMA, c’est de profiter au maximum de tout ce qui vous est offert. Plus tard, vous pourrez développer ce que vous avez appris et pratiquer ce dans quoi vous excellez. Suivez le chemin du bien et non du mal. Il y aura de bons et de mauvais moments, mais vos compagnons seront toujours là pour vous aider. Personne n’est parfait. Nous commettons tous des erreurs, mais à partir de celles-ci nous devons nous relever. Bonne chance.
Témoignage de Florentyna – Volontaire de France
Quand je suis arrivée au Pérou, je ne savais pas à quoi m’attendre. Je pensais que je venais seulement pour aider dans les tâches quotidiennes. J’étais consciente que j’allais rencontrer beaucoup d’enfants, mais je ne me rendais pas compte que je partirais avec quarante sourires gravés dans ma mémoire et dans mon cœur. CIMA est bien plus qu’un centre, c’est un foyer pour ces jeunes et pour les bénévoles qui y viennent. Chaque jour était une grande expérience et emmenait des nouvelles découvertes. Même si je pensais enseigner aux enfants, ils m’ont appris beaucoup de choses. Je serai toujours reconnaissante pour le mois que j’ai passé à CIMA et je ne l’oublierai jamais.
Anniversaires du mois:
Enfants et adolescents:
- Aaron Gutierrez 15 ans
- Juan Sebastián Gamarra 15 ans
- Kevin Samanez 16 ans
Collaboratrice:
- Ana Baldéon
Des personnes aussi spéciales que vous méritent tout le bonheur du monde et un peu plus. Joyeux anniversaire!
Nouveau venu à CIMA:
Rafael Ruiz, nous vous souhaitons la bienvenue dans votre nouvelle maison. Nous vous souhaitons un bon séjour.
Nouvelles :
Notre ami allemand, Jonas Pfauter est revenu pour un nouveau séjour à CIMA. Comme toujours son apport a été très précieux. Merci Jonas.
Nous avons reçu la visite de Benjamin Back et de Sofia Bruni de la fondation KINDERMISSIONSWERK. Merci pour votre visite. Nous sommes très reconnaissants pour l’appui de la fondation.
Nous avons aussi reçu la visite de Vanessa Lecointre fondatrice et présidente de la fondation espagnole ANQAS. Cette fondation nous a offert un cours virtuel sur la présentation de projets. Merci Vanessa et tous les amis de la fondation.
Elvis Flores a fait la maintenance du biodigesteur qu’il avait installé l’année dernière et procédé à la construction d’un deuxième biodigesteur. Merci beaucoup Elvis.
Nous avons organisé une vente de garage dans laquelle nous avons offert des objets qui nous sont donnés mais dont nous n’avons pas besoin. C’était la première vente depuis la pandémie.
Après une interruption de deux ans, nous avons pu envoyer les enfants en permission chez leurs parents.